vendredi 12 juillet 2013

Interlude

 

 Félix, à l'heure du parloir, de sa main blême m'a glissé à travers les barreaux, un billet : « Apprenez ces phrases par cœur et allez trouver l'abbé. »
Je suis donc allée d'un pas décidé chez ce bon Abbé abîmé dans ses bibles en sa thébaïde. 
 - Femme que voulez vous ?
 
Philistine, récitant :
 - Troubler un peu les ondes narcotiques de ces mois de Léthé par quelques silex jetés depuis votre éden !
- Rallumer la flamme du gaz de schisme dessous le brouet du Petit Quimonte refroidi !
De grâce, goûterez-vous monsieur l'abbé la pomme de discorde, mûrie au soleil des Hespérides, que je viens offrir, à genoux devant votre sombre bure ?
 
L'abbé : Sur une pomme d'or nous nous casserions les dents ! Ceci dit, il semble, madame, que vous ne nous la baillez plus avec ce tic en-faitique et emphytéotique, commun à toutes, de commencer vos phrases par 'en fait' !
Philistine : En fait, Félix m'a fait la m^me remarque l'autre jour !
L'abbé : Les grands esprits se compénètrent.
Philistine : Et ils font bien ! On n'a pas tant que ça l'occasion de fourrer, en fait.
 L'abbé : Au revoir madame.
Et n'y revenez plus.
 
C'est Félix l'encagé qui va être content !
 Mais ce que femme veut, c'est bien le diable si un abbé ne le voudrait pas, puisque paraît-il son employeur le veut aussi !
Et j'ai plus de tour d'esprit que quatre sacs à main.
 
Philistine Stringulat

3 commentaires:

orfeenix a dit…

En fait, elle ferait mieux de vous offrir des fruits de la passion, les pommes de discorde, ça court les rues.

Anonyme a dit…

Le sort de l’engagé est de finir encagé dans les cages des ses adversaires ou des siennes propres, faites de ses mains. S’il y a une raison épithète et même emphatique qui peut le faire regretter, il reste que l’élan qui est le vrai engagement et source de tous les autre sans quoi rien ne pousserait, ni ne grandirait encore plus ne mûrirait, et qui maintient l’humaine condition debout, attitude qui fait sa fierté, est un fait de la vitalité de celle-ci. Sinon l’humaine condition n’aurait été qu’une fade animale condition qui ne cherche pas à le savoir.
Sur un autre volet, le scarabée est tombé amoureux de Philistine Stringulat, pour sa fragilité et son manque de repères, ou plutôt pour son inclinaison à réduire ses repères aux contours de son corps dont elle a pris tendance à faire l’Alpha et l’Omega de son existence. Est-ce que c’est par sa faute, elle, à qui échoit le terrible choix de choisir d’instinct le meilleur à même de garantir la pérennité de la vie, car c’est en son sein que se combine l’alchimie de la vie humaine? N’en déplaise aux sorciers pseudo-modernes qui soutiennent le contraire comme si la modernité est la garantie de quoi que ce soit d’autre que la vanité. Je termine sur une note positive et espère que les trois protagonistes de ce blog, à savoir Félix le chat, l’Abbé Typon de Quimonte et Philistine Stringulat retrouvent leur punch d’antan et continue à nous révéler les contradictions qui nous étranglent et les vices cachées de nos vicissitudes. Et que l’auteur de tout ça qui est ça fasse preuve de mansuétude et puisse esquiver les coups, les conjonctures et les infamies même si ce n’est pas toujours facile et évident.
Le scarabée. Salut à tous, lecteurs passagers ou lecteurs assidus

Anonyme a dit…

En fait, se tenir debout, c'est certainement la seule attitude qui nous différencie de l'animal.
Je préfère le mot inclination à inclinaison.
"L'extase est un sourire de l'invisible, l'assouvissement un soupir d'animal repus l'innocence en moins."
Comme Orfeenix, en fait, je préfère les fruits de la passion mais reste à Dante et Béatrice.
Lili