lundi 10 mai 2010

post mortem nihil est ?

J’en ai marre ! Tout m’est à charge, même la pluie, tout me navre et m’accable.
Avec ça, l'abbé qui ne vient plus. Où diable peut il être ? Dieu seul le sait.
Heureusement je me sens soutenu par sa présence métaphysique. Mais je languis après nos bons entretiens roboratifs, qui me distrayaient de la trivialité du quotidien et de la politicaillerie.

Philistine : En fait, à défaut de la soi-disant "présence métaphysique" de l'abbé, je suis là moi okay, et bien là, en chair et en os, c'est clair!
Moi : En chair, n'exagérons rien, mais vous êtes en effet là et moi j'en suis déjà bien las. Et puis une fois pour toute, cessez de surgir comme ça comme une stryge dans la nuit qui pousse des cris perçants. J’ai failli défaillir d’une attaque extrasystolique
Philistine : Voudriez vous en fait que je fasse appeler un autre abbé, pour les ultimes secours de la Religion !
Moi : Je soupire après les bons entretiens de l'abbé, qui est mon ami et même davantage, mon Père, mon vrai père. Mais même à l'Article, je n'aurais que faire de toute la prêtraille, ensoutanée ou pas.
Philistine : En fait votre commune aversion pour le clergé moderne est connue, clairement. Mais tout de même vous avez bien une foi religieuse ?
Moi : Je suis vieux-chrétien, tendance Saint-André-des-Champs, mais je n'ai pas « la foi » et ne pratique pas.
Philistine : ????en fait,  pas clair, c'est clair !
Moi : Vous ne comprenez pas ? Je suis pour le catholicisme mâle du moyen-âge. Je suis un donc catholique, point n'est besoin de crôare pour l'être.
Philistine : En fait quand on croit pas dans le catéchisme, on ne peut se dire chrétien c'est clair! L'abbé au moins à la foi.
Moi : Qui vous dit que je ne crois dans rien ? Le crédo de l'Abbé Tymon descend à une profondeur insoupçonnée, au delà de toutes les croyances/incroyances. Pour lui Dieu est Néant au delà de l'Etre et du non-Être.
Philistine : En fait, le catholicisme, mâle ou femelle, c'est le jugement post mortem, okay! La vie éternelle, les Bons et les Méchants, sans ça, tout tombe, tout s'effondre, c'est clair !
Moi : A un niveau exotérique, c'est exact. Mais passé un certain seuil on peut s'en passer. La survie personnelle perpétuelle est une caricature du Soi impersonnel, unique, et semblable à lui-même.
Philistine :  En fait pour vous : post mortem nihil est, comme dit l'abbé dans votre correspondance.
Moi : Ah parce que vous lisez ma correpondance ! N'importe! La vraie question c'est : y a-t-il une vie avant la Mort.  D'ailleurs selon toujours ce bon abbé, les portes du séjour céleste sont "encombrées de faces menaçantes et de bras flamboyant".
Craignons dès lors, davantage, la Seconde Mort, dans les ténèbres des cavernes du Putrata, bien plus redoutable que l'Autre.
Cela dit, quand je vous contemple, vanitas vanitatum, toute métaphysique me semble un  fatras.
Philistine : En fait, trop honorée de l’apprendre, mais quel rapport, là ?
Moi : Vous êtes à mes yeux la preuve vivante de l’inanité de l'idée d’une quelconque survie outre-tombe.
Philistine : Trop nul là ! En fait on voit que ces choses vous sont obscures, clairement, hi hi hi !
Moi : Silence fille de salle! Quelles sont ces familiarités ?
Je vous rappelle que vous êtes encore à mon service, tant que dureront les éjaculations hyperboréennes Eyjajfölles, espèce de folle !
Allez donc finir d’essuyer la vaisselle ! Et que ça saute!
Philistine : Mais, monsieur, il n'y plus de torchons.
Moi : Vous êtes bien culottée, ce soir, je trouve, Philistine.
Philistine : Oui monsieur, pardon monsieur.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour l'abbé... Je voudrai vous montrer un site qu'un de mes amis sculpteur occupe par son oeuvre de vie... Je lui ai fait partager aussi vos écritures. Cela lui apporte beaucoup de plaisir et de l'espoir dans l'humain.
http://www.philongena.net/


Nocif