jeudi 25 mars 2010

Quai quête de Ouistreham


Qui ne se souvient de Sainte-Florence Aubenas, revenue toute pimpante de: "157 jours de détention dans une cave étroite de 4 mètres sur 2 et d'1,5 mètre de hauteur, les bras et jambes liés, les yeux bandés, un scotch adhésif sur la bouche pour ne pas parler", et que l'on "n'ôtait pas même pour prendre nos repas".
Ça devait être dur à avaler...
"...Autres petites douleurs que les otages dissimulent: les irruptions brutales des gardiens, hurlant à leurs prisonniers qu'ils ne sont que des numéros, qu'ils doivent oublier jusqu'à leur nom. Ici, ils ne sont que des matricules. Dans l'islam, Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms et, selon la sunna, «le centième est sous le pas du chameau».
"Florence est le numéro 6." Le nouvel Observateur. Nº2126 du 4 Août 2005.
Comme dans la série télé «le Prisonnier». Ce n'est pas moi qui le dit, mais toujours le plumitif du Nouvel Obs, qui ajoute :
"Technique, dit-on, héritée de la police de Saddam."
Dit-on. Tontaine et tontons. Ce dit-on dit tout, en l'occurence que les "ravisseurs" sont bien de sataniques saddamites, à défaut d'être des Samnites de la CIA, faisant passer la France rétive sous leurs fourches caudines.

Récit hallucinant, d'une vérité criante, d'un engeôlement moyenâgeux, qui aurait abattu raide en moins de cinq jours son homme, même le plus robuste et le plus aguerri.
L'Aubenas, quelle aubaine, tiendra, elle, cinq mois de ce régime, mais nous reviendra l'air tout réjoui, en plein soleil, sans lunettes et sans ciller. Après 157 jours dans la pénombre.
"Qu'est-ce qui vous anime ainsi pour vous permettre de traverser des épreuves qui me paraissent insoutenables, sans traumatisme apparent?" lui demandera un jour un journaliste inspiré.
Florence Aubenas : "je suis une extraterrestre. Vous m'avez démasquée ".
Décidément ces gens là laissent toujours tomber le masque.
.
Dans son livre de souvenirs, elle expliquera mieux:
"Il ne s’agit donc pas de poser le problème en termes faussement shakespeariens : informer ou ne pas informer, voilà la question. L’enjeu pour la presse se situe ailleurs: comment comprendre, pour pouvoir le dépasser, ce dispositif qui crée le monde de la représentation auquel nous sommes tous devenus extérieurs ? "
Traduction de ce sabir pour demeurés (elle est écrivainE) : on est pas là pour informer mais pour raconter des conneries.
Lecteurs du journal des Rotschild, vous voilà prévenus.
.
Egérie à Libération, la Libérée fumeuse est aussi journaliste-phare au Nouvel Obs. Elle a couvert les exactions de l'impérialisme au Kossovo, en Afghanistan et bien sur en Irak , où elle fut soit disant prise en otage.
Selon un article du Times paru sur son site internet le 22 mai 2006, la France aurait versée 10 millions de dollars pour la libération de Florence Aubenas !
Parce qu'elle les vallait bien, l'immense écrivaine, qui vient encore de publier un best-sellers, tiré à 210 000 exemplaires en février, et déjà réimprimé 4 fois : "Le Quai de Ouistreham." Ed. de L'Olivier.
Le sujet : elle prétend avoir "partagé", anonymement, pendant six longs mois, la condition des travailleurs précaires à Caen. Quand ? De février à juillet 2009.
"Elle retrace avec émotion, pudeur, humour", "et simplicité" (n'est ce pas, elle a su rester si simple), son "immersion" parmi ceux qui tentent de survivre avec 600 euros par mois.
De l'art de se faire du fric sur la misère du pauvre monde.

Gageons qu'elle va restituer, avec "simplicité ", les grasses gratifications de ses droits d'auteurE, aux damnés de la terre qu'elle a brièvement côtoyé, promiscuités prolétariennes, qui après celles de son enlèvement demandé, excitent les derniers frissons dans les dîners en ville, quai de Bourbon.
félix le chat

mardi 23 mars 2010

Villiers-le-Bel

Ali Soumaré : 71,80% à Villiers-le-Bel ! Tel est le score.
Et la presse d'enfoncer le peigne dans la laine des follicules crépus :
"Une belle revanche pour le candidat d'origine malienne, qui s'était fait violemment attaquer par des UMP, accusés d'être un "délinquant multi récidiviste".
Donc un vote ethnique ta mère, "les Nwoârs parlent aux Nwoârs", solidarité raciale !
C'est ainsi que la liste du Huchon dit le Pelochon, l'emportera haut la main en ces contrèes gondwaniennes et barbaresques. Lui même se pose un peu là, en matière de délinquence : "Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France, poursuivi pour «prise illégale d’intérêts», a été condamné en 2008, à six mois d’emprisonnement avec sursis, 60.000 euros d’amende et un an de privation des droits civiques et civils, c’est à dire un an d’inéligibilité.
Sa femme, Dominique Le Texier, a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende pour «recel de prise illégale d’intérêt». Elle a «sciemment profité des fonctions exercées par son mari», a stipulé le tribunal. Les journaux.
On est, on le voit, au PS, entre gens de bonne compagnie.
Monsieur Soumaré lui même, va jouer le jeu, en présentant son élection comme un triomphe, une revanche sui generis face à ses détracteurs aux préjugés éculés, pour qui il avouera ressentir une commisération méprisante.
"Quand j'ai vu les résultats, j’ai eu une pensée pour mes détracteurs". Une pensée de derrière sans doute : selon le conseil de Pascal, "Il faut avoir une pensée de derrière" (Pensée 84B).

TOUT ÇÀ C'EST TRUANDAGE ET TRUQUERIE.
La vérité toute nue, c'est qu'à Villiers-le-Bel l'abstention a battu un nouveau record au second tour, et a confirmé celle du premier tour. Avec les votes blancs, je ne dis pas le vote des blancs, mais les votes blancs ou nul, 66,22 % des électeurs ne sont pas allés urner.
Il y a 12 786 inscrits à Villiers le Bel, parmi eux 3 101 seulement ont votés pour monsieur Soumaré ! Tels sont les résultats en valeur absolue, lisibles sur le site ministère de l'intérieur.
Ce qui fait non plus 71,80% mais 24% d'électeurs ayant voté pour le footballeur, nullement délinquant-absolument pas multirécidiviste. Contre 9,5% pour la liste crasse p-cul de la Pécresse.
C'est dire qu'à Villiers, lorsque vous croisez dix personnes de couleurs, forcément puisque là bas tout le monde est "de couleur", seulement deux et un quart, sont pro-Soumaréens atomiques.
Telle est la signification de l'abstention. Qu'il faut toujours garder présente à l'esprit et juger ainsi de chacun des résultats relativement à elle.
Frauduleusement, à chaque élection, la grosse presse donne les pourcentages en rapport aux voix exprimées.
Ce qui en fausse la portée politique.
Et non, messieurs les truqueurs, il n'y a pas eu un effet Obama à Villiers-le-Bel.

Il y a peu, lors des émeutes raciales de novembre 2007 dans cette même riante cité, la même AFP parlait des "violences zurbaines."
D'ethnique, onques ne fut question, coquin qui le dirait.
C'étaient des zémeutes de la misère, du harcèlement policier et de la ségrégation.
Une seule solution la discrimination! Positive évidemment.
Et pour quelle obscure raison les mêmes médiats sombrent-ils maintenant dans le racialisme le plus sombre?
D'abord il faut le dire, à vue de Nez, l'ambiance a légèrement changé. Bien sur, tout reste toujours tout blanc ou tout noir, mais les Blancs ne sont plus obstinément tout noir de haine recuite de l'Autre et de la Différence, et les Noirs blancs comme la neige qu'ils vendent dans les cages d'escalier.
Ensuite l'immigration s'il convient d'en cacher soigneusement la catastrophique signification, il faut la faire jouer toujours dans le sens des intérêts bien compris de l'Oligarchie. Après tout, c'est pour ça que ces gens là sont là.
Et dans les cas inaccoutumés, où tous les pauvres, par delà leurs différences, pourraient se retrouver et s'unir, même négativement, aussitôt les chiens courants aboient pour distribuer les moutons par variétés de laines, et épaisseurs de lippes.

Quelle meute d'infâmes clébards, tout de même, ces chiens là.
félix le chat

mardi 16 mars 2010

Un double rejet

1°) - UNE ABSTENTION RECORD !
Plus de 55 % des électeurs inscrits se sont pas allés urner dans les pissotières des "régionales".
Deux zélecteurs sur trois !
Ce non-vote est un vote NON, plus fort qu'un vote, une protestation.
-Contre le gouvernement Sarkozy-Kouchner-Lang-Amara, responsable en France des mesures de privatisation, de licenciements, de démantèlement de la protection sociale exigées par l'U.E.
-Contre l'Union dite "Européenne", qui organise la régionalisation-destruction de la France dans le cadre de « l’Europe des régions » . Dislocation des droits, région par région, dans le cadre d’un partage des taches entre un gouvernement central et des régions relayant les directives de l’Union européenne, elle même relais des intérêts de Wall-Street.
La population laborieuse de France a dit NON !
Rejoignant en cela la population laborieuse de Grèce qui au moyen des grèves et manifestations se bat contre les plans destructeurs du gouvernement Papandréou dictés par l’Union européenne et le FMI.
Rejoignant le fracassant refus du peuple islandais qui rejette par 93 % de NON, et seulement 1,5 % de oui, la tentative de l’Union européenne de lui faire payer la faillite des banquiers et des spéculateurs.

2°) On nous dit : il faut Battre la Droite !
Mais quelle droite ? Et si droite il y a, alors pour quelle gauche ?
-La Gauche du socialiste Papandréou, le parti socialiste panhellénique (PASOK), avec son plan de rigueur « socialiste » contre laquelle justement le peuple et les travailleurs grecs se sont levés, refusant de payer pour les conséquences de la spéculation organisée par les grandes banques, les multinationales et les institutions financières, principalement nord-américaines ?
-Pour les partis de la « gauche » islandaise (au gouvernement) qui avaient refusé d’appeler à voter non au remboursement de la dette Icesave, c'est à dire rembourser 10 000 euros par habitant pour la faillite d’une banque ?
-Pour les gouvernements de « gauche » d’Espagne et du Portugal, qui organisent là bas la régression sociale généralisée au compte des multinationales, des fonds de pension et du Fonds monétaire international (FMI) présidé par le très « socialiste » Strauss-Kahn.

Et ce socialiste Strauss Kahn fut installé à cette place précisément par le gouvernement de droâte de monsieur Sarkozy, gouvernement qui correctement caractérisé est un gouvernement mondialiste UMP-PS-Crif-Ni pute ni soumise !
C'est ça la droâte ?
C'est se foutre du monde.
Ce gouvernement immigrationniste, féministe, sioniste et repentant, ressemble bien davantage au gouvernement Jospin qu'à nul autre, ministère de la gauche plurielle qui avait le plus privatisé depuis 1946, qui a rétabli le travail de nuit des ouvrières, le travail des enfants de moins de 16 ans, organisé la Parité obligatoire, détruisant ainsi le beau principe de l'égalité républicaine.

Et quels sont ceux qui osent parler de "battre la Droââte" ?
C'est l'adipeux sénateur Mélanchon, c'est l'alter-facteur, c'est la Buffet, ceux là même qui ont refusé de se battre pour une loi interdisant les licenciements, alors qu'à chaque jour que fait le démiurge les annonces de plans de licenciements et de suppressions d’emplois se succèdent à un rythme effroyable.
Ceux là même qui ont trahi la lutte des travailleurs de la raffinerie Total des Flandres qui exigeaient le redémarrage pour maintenir tous les emplois.
Ceux là qui ne parlent jamais de rupture avec l'état-major du capital, l'Union Européenne, mais qui au contraire, inscrivent servilement toute leur politique d'accompagnement, de tables rondes, sous ses ordres.
A la question : « Total, vous le nationalisez ? », Martine Aubry a répondu : "Non, bien sûr". Et les autres, pcf, front de gauche et tutti quanti , non plus, bien sur, mais proposent virilement de « débattre » avec le gouvernement sur... l'avenir du raffinage. Afin de « définir des objectifs sociaux chiffrés de recul du chômage, de création d’emplois » région par région. L'Humanité-9 mars.

Sans doute il est un fait, que ces partis pourris qui – en apparence, du moins aux yeux des plus débiles– semblent opposés au gouvernement Sarkozy, ont partiellement bénéficié du vote de rejet du gouvernement et de la poltique de rigueur, mais alors ces voix devraient être additionnées à celles plus sombres, plus négatrices, du refus de vote.
Parce que c'est précisément grâce à la trahison de ces partis, qu'un gouvernement archi minoritaire tel le gouvernement du Fouquet's peut continuer à sévir!
Alors, au second tour qui osera encore tromper son monde, en appelant à voter pour le PS/front de Gauche, ces partisans du consensus, et qui acceptent comme inéluctable la réforme territoriale, la baisse de la retraite de nos anciens ou encore l’application de la loi Bachelot ?

Un seul mot d'ordre : ABSTENTION!

Il reste une exception.
Le suffrage vers un parti qui va bien au delà d'un vote partisan, qui est en lui même, malgré lui même, une cause, la Cause des Nationaux et qui, hors ces questions, la question sociale et la régionalisation, où il est faible, porte toujours une véritable charge symbolique, les forces coalisées qui servent l'Oligarchie ayant juré que jamais au grand jamais, oncques ne verroit doulce France aux mains du Front National.
Ainsi ces triangulaires où le Front est maintenu, notamment avec Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais et son auguste père en la région PACA, cas où il faut impérativement porter un coup droit lifté dans la gueule crochue du Système.

D'ailleurs, Marine rejoint, sinon toutes, du moins une partie de nos analyses en refusant de donner aucune consigne de vote dans les endroits où il n'y a pas de Front, au second tour: "La droite et la gauche mènent la même politique", dit -elle.
Rien que pour avoir dit cela....
félix le chat

jeudi 4 mars 2010

les Tables Rondes,

Ou comment les chevaliers d'industrie et leurs laquais syndicaux brisent les grèves ouvrières en Hexagonie.
Rappel : Le groupe Total (7,8 milliards de bénéfices en 2009) menaçait de fermer la raffinerie des Flandres au prétexte de "surcapacité" et de non rentabilité.
La direction du groupe parlait de "compenser" la fermeture par la création d'un centre d'assistance technique.
En janvier, le patronat des industries pétrolières avait d'ores et déjà annoncé sa volonté de fermer "environ une quinzaine de raffineries européennes. "
Politique de délocalisation, de "baisse du coût du travail", avec son cortège de licenciements et de misère sur fond de désindustrialisation.
La fermeture de la raffinerie des Flandres, sur le site de Dunkerque, représenterait une catastrophe économique pour toute l'agglomération Dunkerquoise déjà durement frappée par le chômage.
En plus des emplois directement liés au site, seraient touchés les sous-traitants, les sociétés de ménage, les commerces, et toute l'activité portuaire. Au total, si l'on peut dire, les experts estiment que plus de 2500 emplois risquent d'être anéantis.
Une question de survie, pure et simple, pour les travailleurs et la population.
Aussitôt les salariés du site et des entreprises sous-traitantes de Dunkerque se mettent en grève. Le 17 février les six raffineries françaises du groupe Total les rejoignent.
Enjeu national, classe contre classe, les choses paraissaient claires et nettes.
Les ouvriers disaient : "les projets de substitution ? foutaises! Nous devons exiger le redémarrage de la raffinerie des Flandres."

Le bras de fer pouvait commencer, les capitalistes ayant pour eux le gouvernement et les média, et les ouvriers, en principe, leurs organisations syndicales.
Hic est quaestio, car c'est précisément ici que rien ne va plus, que les choses ne tournent pas rond, "veut on nous faire tourner en rond? Nous faire manifester chaque semaine jusqu'à épuisement" disaient les travailleurs lors des dernières manifestions.
Faire tourner les ouvriers en rond mais de préférence autour des tables rondes.

Alors que les assemblées de grévistes décidaient la poursuite du mouvement, que ce dernier prenait de l'ampleur et menaçait de s'étendre aux deux raffineries d'ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), et même à la raffinerie du groupe Ineos à Lavéra (Bouches-du-Rhône), où la CGT avait déposé des préavis, tout à coup, la direction confédérale de ce syndicat par la bouche du coordinateur Charles Foulard déclare :
-"C'est le moment ou jamais d'en découdre avec Total " (-hourra! voila qui est parlé !)
-"sur l'avenir du raffinage en France" (-heu.. ouais mais l'avenir du site des Flandres ? )
-"pour lequel nous voulons une table ronde, [...] avec Total mais aussi avec les élus" (-Une Table Ronde ? Qui veut une table ronde ? T'as réservé une table ronde toi camarade? )
Si ce n'est toi c'est ceux qui parlent en ton nom, la direction de la CGT et même le PCF qui dans l'Humanité du 22 février, renchérit : "dans la négociation d'hier la CGT a réclamé la tenue d'une table ronde sur Dunkerque, [...] ainsi qu'une table ronde sur l"avenir du raffinage."
Aussitôt dit, aussitôt fait, le gouvernement et Total se sont empressés de dresser toutes les tables rondes et les "expertises européennes" que l'on veut, tout en maintenant la fermeture du site des Flandres et confirmant la vente des dépôts.

Le 23 février, le coordinateur Foulard a appelé à suspendre la grève. "Il faut savoir terminer une grèvre!" disait Maurice Thorez en 1947.
C'est sous les huées, les "on a rien obtenu ", que les délégués CGT ont annoncé lors des assemblées dans la nuit, aux ouvriers ulcérés la fin de la Grève et les relevés de conclusions que la direction CGT a signé avec Total.
"La direction s'engage à demander à monsieur le préfet du Nord-Pas-de-Calais, l'organisation avant fin mars d'une table ronde portant sur les perspectives du bassin dunkerquois et à y participer." C'est ça que la direction confédérale appelle une "avancée".
Paroles, paroles, sur les trois pages du relevé, le gouvernement et Total veulent bien parler de choses générales, avenir du raffinage, écologie, etc., mais ne s'engagent nullement au sujet du rédémarrage de la raffinerie, au maintien des centaines d'emplois menacés de suppression.
On le comprend cette politique de la Table Ronde qui fait table rase des revendications des salariés, fait le bonheur des capitalistes.
"Relisez toute l'histoire du début du quinquennat et vous verrez en permanence affleurer la trame d'une alliance objective passée entre Nicolas Sarkozy, le président de la République, et Bernard Thibault."
Cette grande alliance Sarkozy-Thibault est évidemment ni officielle (surtout pas) ni permanente, elle a ses heurts nombreux. Mais elle s'ancre dans la durée car elle est légitime."
Ce n'est pas moi qui l'écrit, mais monsieur Eric le Boucher directeur de la rédaction d'Enjeux les Echos, le journal des capitalistes en France.
Cette alliance est jugée "légitime" par ce représentant des intérêts bien compris du Captital parce que, selon lui, elle permet de "déminer le terrain social devenu très dangereux. Le dialogue a permis d'éviter des embrasements."

C'est un peu court il me semble. Sans doute ces embrassades entre l'Oligarchie financière et ses serviteurs à gage syndicaux évitent pour le moment bien des embarrasements, mais des embrasements c'est une autre affaire.
C'est peut-être même le contraire. Si la voie de la lutte de classe classique conduit, par l'intermédiaire des tables tournantes, les travailleurs à ne jamais obtenir rien d'autre que des ectoplasmes, il est à craindre que bientôt, ne sonne l'heure des brasiers.
félix le chat.

mardi 2 mars 2010

ERnst Röhm

Pendant que je ne suis pas là l'abbé Tymon et Philistine causent dans mon dos. Et à mon sujet. Un comble.
Philistine Stringulat : Hi hi hi j'me marre là, monsieur l'abbé ? Du riffifi chez les fafs ! En fait, ça vole haut dans les cimes chez ER, on y manque pas d'air, question niveau des débats, c'est clair !
L'abbé Tymon de Quimonte : Par le Ciel, femme, de quoi diantre parlez vous ?
Philisine : Du niveau des discussions politiques en usage à E&R en fait : “Crétin”, “dangereux lourdingue, “E&R c’est moi!”, “excité suicidaire”. De l’autre: “bourgeois déclassé”, “menteur”, “grossier”, “malhonnête” et “lâche”.
l'abbé : et d'où prenez vous ces ragots de moutons, je vous prie ?
Philistine : De "l'observatoire de l'extrême droite" du "Monde", monsieur l'abbé.
l'abbé: Je vois ! Vous vous abreuvez dans ce puisard imMonde. Ceux là même qui clabaudent contre les réprouvés. Si la france n'est pas encore à ce jour couverte de Guantanamos ce n'est pas leur faute à ces journalistes-argousins.
Philistine : Mais l'abbé...
L'abbé : Monsieur l'abbé !
Philistine :  Monsieur l'abbé, il y a aussi sur les blogs de leur mouvance des échos. Semblerait que chez eux divergeance vaille exclusion. Typique fach, clairement !
L'abbé : Cela n'est pas spécifique à l'extrême-droite, madame. Le parti se renforce en s'épurant disait Lénine.
Philistine : Mademoiselle ! En attendant leur image en prend un sacré coup, clairement !
Dur pour eux maintenant de gérér la réconciliation avec leur image.
l'abbé : Vous voudriez qu'ils s'ingéniassent à ressembler à leur cliché, comme vous même ressemblez à votre photographie ?
Philistine : Au moins s'exprimer clairement ! Félix se tait obstinément depuis le début, ça en dit long en fait.
l'abbé : Il était absent, je crois assez malade, en proie à de lourdes fièvres qu'il dut aller rafraîchir en des climats plus secs que nos saisons trempées de boue.
Philistine : Les climats désertiques aimés des déserteurs, en fait, hi hi hi !
Ressemblant en cela à Lev Davidovitch, un des Juifs de son Panthéon éclectique et ecclesial, et qui, au moment crucial de la lutte pour la succession de Lénine se prélassait au bord de la mer noire, en fait !
L'abbé : Loin du bordel amer, mon fils soignait ses idées noires. En outre, Major e longinquo reverentia.
Philistine : C'est c'la, oui ! Et à peine de retour, il se met à parler comme un bizu, de fromages de chèvres et d'amours caprines, vous trouvez ça clair, vous,  monsieur l'abbé ?
l'abbé  : Madame, je ne saurais m'exprimer à sa place. Et puis quand on le connait un peu, on sait qu'il est atteint d'une variété d'hamlétisme aigu. Il fait son histrion à mesure que son dégoût empire.
Philistine : Mademoiselle ! C'est bien ce que je dis, il flippe et préfère garder le silence, en fait.
L'abbé : Il m'a dit une fois : " parler sur certains sujets, il me semble alors que je vais RENDRE, tout vif, mon âme, comme on rend toute sa bile par un excès de mauvaise vinasse." Genus irritabile vatum.
Philistine : C'est clair, qu'ainsi intimes, vous devez savoir pas mal de trucs monsieur l'abbé.
L'abbé : Mais à la fin, femme, que voulez vous que je dise ?
Philistine: Nous éclairer de vos obscures lumières sur les sombres choses qui ont lieu dans ces bas-fonds des sommets ténébreux d'ER, en fait!
l'abbé : Une mini "nuit des longs couteaux", toute proportion gardée.
Philistine : N'est ce pas davantage une purge façon Staline ?
l'abbé : L'analogie ne vaut pas. Staline liquide ce qui lui fait de l'ombre. Ca n'est pas le cas ici.
Le regretté chancelier a décimé son aile la plus encombrante, la tumultueuse et plébéienne SA, pour ne pas perdre ses bailleurs de fonds.
Philistine : Mais si c'est cela, c'est une mise au pas, une sorte d'émasculation, hi hi : l'arrogante E&R redevenue fan club.
l'abbé : Qu'en savez vous madame ? l'Histoire a depuis, prouvé que le Fuhrer avait une vision autrement d'envergure non ? Ceux qui se croyaient marionnettistes se sont retrouvé à danser comme des pantins mécaniques.
Philistine : Et vous subodorez que le leader maximo d'E&R veut quelque chose de grand ?
l'abbé : Femme je ne subodore rien. Je ne sais ce que veulent ni les uns ni les autres, mais je sais ce qu' On ne veut pas.  On veut bien qu'il y ait une Marine anti-voile, mais qu'il y ait des héritiers de Duprat donne des vapeurs !
philistine : Hein ? Ah bon...
L’abbé :  Duprat est de cujus successione agitur, celui de la succession duquel on débat, qui a fait problème.
Philistine : Beaucoup de bruit pour peu de choses en fait.
L'abbé :  C’est la cause immédiate, l’assassinat de Sarajevo par Prinzip. Et on fit valoir à Alain Soral que le principe de l'assassinat restait une option retenue pour quiconque revendiquerait des droits à la succession politique de Duprat.
Philistine : Okay, selon votre analyse, la ligne politique de Röhm nuirait gravement à la santé d'ER et plus particulièrement à celle de son président. Pourtant leur insignifiance est patente, c'est clair !
L'abbé : Vieille histoire. Le Pouvoir en place, est aristotélicien. Il s'inquiète autant de ce qui est en puissance, que de ce qui est en acte.
Philistine : Monsieur l'abbé, il s'agit de quelque chose, qu'instruits du passé il nous faut redouter plus que tout. L’œuf du serpent !  Né du monstrueux accouplement mère rouge et père brun. Qu'il faut écraser systématiquement, en fait ! 
L’abbé : Si vous le dîtes. Mais l'insignifiance d'ER dès lors n'est plus que de taille, son apparition n'est pas sans signification, en un sens anagogique.
Philistine : Vous savez sans doute, monsieur l'abbé, toutes ces choses via Félix. Comme il était, ce n'est un secret pour personne, un des plus ardents partisans du passage d'ER à la forme parti, quid de lui  ?
L'abbé : Latiniste en diable, madame !
Philistine : Un max !
L'abbé :  Félix, une fois n'est pas coutume, suivit mon conseil, sa vue intellectuelle se trouvant en ce moment obscurcie, de ne point s'aller perdre dans la circumversion, dans les ténèbres extérieures des Daïmons qui rugissent, mais de rester au centre, sans proférer un murmure.
Philistine : Rester au Centre, c'est rester près le Chef , malgré sa camaraderie pour le Réprouvé ?
L'abbé : C'est s'approcher au plus près de l'ignition, du Feu énigmatique, loin de ce qui est superflu et qui gueule le plus.
Au reste, l'incroyable réussite de cette mise au pas, qui se fit d'une main de maître, O homines ad servitutem paratos, laisse à penser que la voie qu'il croyait excellente, ne l'était pas.
Philistine : La dictature du fait accompli, si je vous comprend bien, c'est clair!
L'abbé : Il est clair, en effet, que vous ne comprenez rien du tout.
La politique se fait d'abord avec une matière première : les hommes réels, tels qu'ils sont. “Partout où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie” disait Saint François de Sales. Faut faire avec.
Philistine : Voulez vous dire que dans ce panier de crabes d'ER, la qualité humaine laisserait à désirer ?
L'abbé : Certainement pas.  Chez ceux qui choisissent la voie de la main gauche, Ceteris paribus sic stantibus, toute chose égale par ailleurs, ces gens là sont pour moi, ce que l'on fait de mieux...
philistine : Mais ?
l'abbé: ...nous sommes dans les temps rétrécis, rabougris, tout s'accélère tout se délite, c'est la délitescence qui s'accélère, âge terminal de la Chute. Gardons nous cependant, de porter envie aux triomphants du jour. Leurs jours sont comptés.
Sic transit gloria mundi !
Philistine :  Amen.