dimanche 3 mai 2009

Hold up sur le Livret A

Comme convenu, le taux du Livret A a été ramené à 1,75%, contre 2,5% ce vendredi 1er mai, en l'honneur de la fête du Travail, par lA ministre Christine Lagarde qui l'avait annoncé le 10 avril.
Le Livret A fut créé le 22 mai 1818, de conserve avec la Caisse d'épargne de Paris. L'un n'allait pas sans l'autre, et réciproquement. La présidence de cette nouvelle institution emblématique du catholicisme social, sera confiée au Duc François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt.

Longtemps il demeura le placement épargne favori des Français. De nos jours, près de 46 millions de livret A sont ouverts, ce qui représente trois Français sur quatre.
Le taux du livret A, créé au début du XIXe siècle, n’était jamais descendu en dessous de 2 %. Encore à 4 % en août 2008, il fut redescendu à 2,5 % en février 2009.

Or, la sinistre Christine Lagarde(des coffres-forts), a annoncé vendredi 10 avril une nouvelle baisse drastique du taux du livret A: à compter du 1er mai 2009, il sera ramené à 1,75 % !! Son plus bas niveau historique.

Quarante-six millions de petits épargnants seront ainsi floués par cette baisse.
Qui sont-ils ces petits épargnants? Les petits et les humbles, ceux qui ne peuvent vivre que des fruits de leur travail. Plus des deux tiers d'entre eux possèdent moins de 750 euros en dépôt sur leur livret.

Explication officielle: Il s’agirait tout bonnement d’une simple et automatique formule de calcul: la baisse du niveau des taux à court terme serait une décision de la Banque centrale européenne prise suite à la chute de l’inflation. Le taux de 1,75 est d’ailleurs jugé encore « trop généreux »!
C'est en plus, se foutre du monde!
Quelqu'un, dans "c'pays" a-t-il constaté une amélioration de son pouvoir d’achat? Certainement pas la majorité de la population, qui subit la crise et se serre de plus en plus la ceinture.

Il s'agit de rien moins que d'un dépeçage de l’épargne populaire afin de favoriser "les fonds communs de placement", au détriment du livret A (et du logement social qu’il a pour objet de financer.)
Avec un taux de 1,75 %, les requins de la finance auront le moyen de proposer des placements à risque, pouvant leur rapporter davantage, livrant l’épargne des livrets entre les doigts crochus des spéculateurs, sans aucune garantie pour les travailleurs.

Derrière cette infâme mesure, on trouve une fois de plus, l'état major concentré du Capital, l’Union dite par antiphrase européenne, qui a condamné le "monopole" du livret A comme "une entrave à la libre concurrence" et a imposé la libéralisation de la distribution et de la gestion de cette épargne.
C'est cela qui autorisa toutes les banques, qui le réclamaient depuis longtemps, à ouvrir des livrets A, depuis le 1 janvier 2009, faisant perdre l'oligopole de distribution aux opérateurs historiques que sont La Banque Postale, le Crédit Mutuel et la Caisse d'Épargne.

Pendant ce temps, la manne d'or continue de tomber du ciel tous les jours, pour les riches, et même le jour du sabbat:
5000 milliards de dollars ont été déversés aux spéculateurs lors du G20 par l’administration américaine, l’Union européenne et les gouvernements de chacun de ses Etats.
En France, le gouvernement avait déjà accordé 420 milliards d’euros aux banques.

Les petits épargnants, les millions de travailleurs licenciés, (90 000 suppressions d’emplois en janvier, 80000 en février), les jeunes privés d'emploi, espèrent-ils encore que les manifestations convoquées le jour férié du premier mai, par leurs partis pourris, offriront la moindre issue à cette situation catastrophique?

Se trimbaler en se dandinant derrière des sonos beuglant des chansons à la con: "motivé! motivé!" ou organiser une action de classe résolue sur ces deux objectifs:
-La confiscation des milliards donnés aux spéculateurs,
-La rupture avec l’Union "européenne" entièrement soumise aux intérêts de Wall Street et des banques?

Mais il faudrait au préalable rompre politiquement avec les dirigeants corrompus qui osent encore parler au nom des intérêts ouvriers et populaire.
La défense de la petite épargne, ainsi que toutes les autres mesures de survie pour la population laborieuse en dépendent.
Félix le chat

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