vendredi 13 février 2009

Et ne nous laissez pas succomber à la tentation.

Félix Niesche: Monsieur l'abbé, consentirez vous enfin à redescendre du haut de l'Empyrée dans notre marécage, afin d'éclairer de vos ténébreuses clartés nos lanternes : je veux parler de toutes ces histoires d'excommunication et autres asacramenteries épiscopales.
L'abbé Tymon de Quimonte: Mon fils, je ne plane aucunement, pauvre mortel, dans aucune empyrée, séjour des bienheureux, je patauge avec tout le monde dans l'humaine condition. Seulement je me refuse, je l'ai dit maintes fois, à accabler ma conscience par les scories de "l'actualité".
Félix: Cependant l'abbé, toute cette affaire, ce contentieux Williamson-Ratzinguer-Licra relève de vos compétences! Tout le monde en cause! Et moi qui aie sous la main un vrai membre du sérail, catholique et romain, et savant théologien, et rempli de science et de sapience, et de latin, et lui même excommunié, et lui même traditioniste, je devrais m'abstenir sur un blog dédié à son illustre patronyme ! Un comble !
L'abbé: Soit, mon fils, reprenez votre calme . Tout d'abord fermez votre âme aux impressions extérieures et regardez en vous-même.
Félix : D'accord l'abbé. Je vais résumer ce que je sais de l'affaire :
Josef Ratzinger, pape, décide de désexcommunier des types, dont l'un, Votreseigneur Richard Williamson, avait soutenu en anglais et à la radio, une opinion insoutenable même en latin : la thèse immonde de Herr Faurrisson.
Ce fut alors un tohu-bohu mondial, des scènes d'hystéries, des pétitions, des grandes phrases : déclarations tonitruantes de frau Merkel, de la LICRA déposant à grand fracas des plaintes contre l'évêque relaps, et caetera, et caetera... (Moi aussi je parle latin.)
Du coup, certains, perfides, rappellent opportunément que ce bon Ratzinger, enfant, fut un vilain petit führer qui aimait à gambader en short noir dans la forêt brune avec ses petits camarades de la HitlerJunge.
Le supérieur général de la communauté intégriste de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay, a demandé "pardon" au pape. Il a aussi "interdit" à l'évêque intégriste "toute prise de position publique sur des questions politiques ou historiques".
Seize, sentant le vent du boulet, qui a sa tête sur ses épaules, et instruit des mésaventures de son homographe en appellation numérotée, tient à la garder, vient de benoîtement réaffirmer l'éternelle et intransgressible Repentance de l'Église pour la traite des Juifs durant la Schoâ .
Ceci (un peu de patience, monsieur l'abbé, j'en ai bientôt fini), cette dernière prise de position, en levrette, de Benoit XVI, divise à nouveau la Droite, en trois camps irréconciliables.
- Les uns disent que le pape, une fois encore (la fois précédente c'était pour la béatification de Pie XII, dont on lira l'affaire ici), s'est déculotté devant le monstrueux culot juif.
- Les autres disent que seul importe que le Pape eût maintenu la levée de l'exco, le reste n'étant que poudre diplomatique vaticane.
- Les derniers s'en tamponnent le coquillart, Alea jacta est, la messe est dite depuis belle lurette.
Les premiers sont le très peu de réactionnaires, les deuxièmes sont la foule, et le dernier, le seul, l'ultime : votre serviteur.
Et savez vous pourquoi, Monsieur l'abbé ?
L'abbé : Non mon fils, mais vous allez nous le dire.
Félix : Qu'est ce que c'est que ce tapage que tous ces hâbleurs en chambre font sur des mots, fussent-ils à gaz ? Alors qu'ils sont restés muets pendant les massacres à Gaza ! Tollé pour des bavardages, tolérance pour des carnages ! Ils rampent devant leurs maîtres ces chiens, la nombreuse race des collabos de toujours, tous les Julliard et leur indignation feinte, ces lâches !
Voilà la seule chose qui me soulève : la dictature idéologique de cette méprisable engeance.
Terminé.
L'abbé : Mon fils, Ad impossibilia nemo tenetur, la première règle d'un bon résumé : ne pas donner de détails inutiles, il semblerait que vous ne la connaissiez guère.  Ceci noté, vous arrivez Ad augusta, per angusta, à d'honnêtes résultats par une voie biscornue : en effet, peu nous chaut tout ce tapage, il porte sur des questions annexes, la vrai question c'est Vatican II. Felix qui potuit rerum cognoscere causas !
Félix : Vous parlez de moi en latin monsieur l'abbé?
L'Abbé : Pas vraiment mon fils, félix ici veut dire :"heureux". " Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses".
Félix : Je n'ignore pas monsieur l'abbé, que selon votre pensée, la cause secrète c'est le concile Vatican II qui mit toute L'Eglise à bas. Mais ce geste du pape n'a t-il pas pour souci principal de la relever et de réconcilier l’Eglise avec ses intégristes ?
L'abbé : Il se peut que le but du Summun Pontifex fut d'empêcher que tout l'édifice ne partît à la ruine, mais le Pire est déjà advenu.
Si des négociations avec le Vatican en vue de la réintégration de la communauté FSSPX dans le giron de l'Église catholique amenèrent à la levée de l'excommunication des quatre évêques, en janvier 2009, cela ne signifie nullement le retour à la pleine communion de la FSSPX, qui doit reconnaître l'autorité du Pape et par voie de conséquence la légitimité du Conciliabule Vatican II.
Félix : Selon vous, monsieur l'abbé, le retrait de l’excommunication, n'est pas une bataille gagnée par la Fraternité?
L'abbé : Tout au plus, une escarmouche.
Lors du grand schisme d’occident (1378-1417) nous avions deux papes pour une seule Église. Maintenant nous avons deux Églises, l’Église Conciliaire et l’Église Traditionnelle (et qui s’opposeront toujours), pour un seul Pape. Qui, machiavélique, asseoit son nouveau gouvernement, en favorisant tantôt l’une, tantôt l’autre.
Félix : Un seul Pape c'est quand même mieux que deux, non ?
L'abbé : A la condition que celui qui se prélasse sur le trône de Pierre depuis le Concile fut légitime.
Si il y a pu y avoir deux papes il peut aussi bien n'y en avoir aucun.
Pour ma part la ratification des décrets du IIe concile du Vatican  sont incompatibles avec la possession du Souverain pontificat.
L'Eglise en fut, soi disant, rajeunie, parce que vêtue de neuf (dévêtue devrait-on dire), à l'instar de ces prêtres jetant la soutane aux orties.
Félix : Monsieur l'abbé, puisque l'Église catholique ne peut se tromper dans l'enseignement de la foi et des mœurs, dans la promulgation des rites liturgiques, alors l'Église officielle, vivante et agissante, est la seule. Pour moi, je la rejette en bloc, elle n'est qu'une putain.
L'abbé : Lors du conciliabule maudit, les rédacteurs de Vatican II ont falsifié jusqu'aux Paroles du Divin Maître. Savez vous encore votre Patrenôtre, mon fils?
Félix: Oui. Mais seulement en French...
L'abbé: Bien. Dîtes seulement la sixième demande et avant-dernier verset.
Félix :
" Et ne nous laissez pas succomber à la tentation.
Mais délivrez nous du mal.
Ainsi soit-il. "
L'abbé: Sa traduction française dite « œcuménique » fruit d'une commission liturgique œcuménique francophone réunie en 1965, est désormais : " Et ne nous soumets pas à la tentation, Mais délivre-nous du mal. Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles. Amen "
Félix: Terrifiant ! Cela dit tout. Les chrétiens prient donc un Dieu qui peut les soumettre à la tentation, comme le diable ?
L'abbé: Comme le Prince de ce Monde, dont parle Jésus, qui est le Démiurge de l'Ancien Testament.
Félix:  Celui à qui appartiennent "le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles" ?
L'abbé: Précisément, mon fils.
Christus vincit!
Christus regnat!
Christus imperat!
Félix: Amen.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord avec "et ne nous laissez pas succomber à la tentation".
Bien sûr !
Fine analyse, dure avec le pape. Mais il paraît qu'il sera le dernier ou l'avant-dernier, d'après une prédiction d'un visionnaire du Moyen Age .