vendredi 12 décembre 2008

Maryse et Dada

 On se souvient de l'emballement en écharpe de nos zélites zélotes zélés pour le Dada laï laï lama, 14ème réincarnation du Bouddha.
Tous arboraient pour l'aller contempler des écharpes blanches démesurées.
Un jour, Monsieur Kouchner le ministre des Affaires étrangères à la France présenta le Poussah habillé en jaune poussin, à unE autre ministre en Noir comme un tas de charbon, et à la Première Dinde de France toute d'albâtre vétue :  
 « -Lama, Carla, Rama
 « -Carla, Lama, Rama.
 « -Rama, Lama, Carla...
«  Enchanté, Shalom, Salamalekum... »
Même la royale Ségolène, après Mesdames Bruni et Ramatoulaye Yade, y était allée de sa bouddhitude en bandoulière immaculée, preuve que la religion du Vide transcende toutes les autres, dans l'esprit de certains, pseudo-cathos, israélites, animistes ou adoratrices de l'oignon...

Mais ce que l'on sait moins, c'est que même le solide matérialisme médical freudien, ou tout du moins l'agnosticisme inhérent à la psychanalyse, dut en rabattre devant le bouddhisme lamaïque version Tibet-Dholgyal...
. La grande écri-vaine, politicienne et psychanalyste Maryse Choisy, passée soi-même sur le divan de Herr Professor Sigmund en personne, excusez du peu, icône des cônes féministes en chaleur pour son acharnement à clore définitivement les maisons dites closes, cette fameuse psychanalyste eût un jour un entretien, très mystico-cul-cul, avec le Grand Dada-Lama , en 1970, qui fut rapporté par l'im-Monde daté du 3 mai et que nous allons lire.
Évoquant la fuite du Poussah Dada avec toute sa progéniture et sa clique de courtisans, moines féodaux-parasites, en mars 1959, elle commença par légitimer tout le fatras surnaturel de cet épisode grotesque qu’elle nomma : « l’Exode Miraculeux ».
«  Le mot "surnaturel" me vient aux lèvres. Personne n'a remarqué ce fait insolite un plein XXème siècle. A la barbe des troupes d'occupation, Sa Sainteté, sa mère, ses sœurs, son petit frère, ses ministres et toute sa suite ont quitté Lhassa en mars 1959… »

Lundi matin,
Lama, sa femme, et le p'tit prince
Ont quitté Lhassa , pour me serrer la pince.

« …Malgré les avions chinois, cette colonne de 33 personnes, qui ne saurait passer inaperçues pendant un mois de marche à travers l'Himalaya, a pu franchir la frontière. On songe à la nuée qui protégeait Moïse et le Peuple Elu quand ils s'enfuirent d'Egypte. »
On songe plutôt à l’internement en urgence de la psychanalyste.
Mais ne soyons pas trop sévère, ce délire verbal évoque davantage l’exaltation logorrhéique de l’hystérie paraphrénique, que la verbigération incoercible proprement dite, de la schizophrène.

Quoiqu’il en soit, cette ratatouille indigeste qui mélange Moïse et Bouddha, Himalayas et Pyrénées, Lhassa et Lourdes, semble lourde et lassante à ingurgiter.
Les sourcils du Lama ont dû s’exhausser sur son crâne d’œuf, jusqu’à se trouver dans l’autre hémisphère alopécique de sa Sainteté.
Car il demanda, perplexe : « Vous voulez savoir si religieusement parlant la chose est possible ? »  (Ça doit être ça qu’elle veut savoir j’imagine, dut-il penser incrédule et in petto).
« Oui… » finit-il par concéder, mal à l'aise, après un moment : « …le religieux a ses effets. » On n’est pas plus jésuite pour un bouddhiste.
Et, beaucoup plus réaliste que la psychanalyste en liberté : « Ni les hélicoptères, ni les radars ne nous ont détectés…je suppose que beaucoup de gens appelleraient mon exode... un miracle. » Ici son jésuitisme lamaïque atteint des sommets de sophistique.
Beaucoup de gens appellerait ça un miracle, en effet.  Des petits et des grands filous; ou bien des psychanalystes en camisole et des féministes en chambre…
Capitonnées.

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