vendredi 22 août 2008

Qui détient le pouvoir en Russie?

Revue de presse russe:
Selon Novye izvestia, les Etats-Unis pourraient infliger des sanctions économiques à la Russie.
Notamment en n'abrogeant pas l'amendement discriminatoire Jackson-Vanik.
Cet amendement, qui limite le commerce entre les deux pays, est depuis longtemps considéré comme un vestige de la guerre froide et, de facto, n'a pas été utilisé depuis presque 20 ans.

Compte tenu de la détérioration récente des relations russo-américaines, de nombreux experts envisagent la possibilité que les Etats-Unis réactivent les sanctions contre la Russie, ce qui, en théorie, pourrait se traduire par une saisie d'actifs de sociétés publiques russes en Amérique.

Selon Evgueni Nadorchine, expert à l'Institut international d'économie et des finances du Haut collège d'économie, "un coup économique contre la Russie ne serait en aucun cas mortel, même dans le cas où l'amendement serait réintroduit. Les entreprises de certains secteurs de l'économie subiront des pertes considérables, mais les liens économiques et commerciaux entre la Russie et les Etats-Unis ne sont pas assez importants pour que l'on puisse parler de conséquences catastrophiques."
Et bien tant mieux....
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Selon Gazeta, le Canada pourrait porter un coup sensible aux intérêts de Gazprom. .
Le premier ministre canadien Stephen Harper a déclaré qu'Ottawa avait l'intention de revoir tous les aspects de la coopération entre les deux pays, y compris les projets dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL) examinés au sommet du G8 de 2006 en Russie.

Les experts estiment que cela pourrait perturber les plans de Gazprom sur tout le continent.
Le seul projet que Gazprom met déjà en oeuvre au Canada concerne les livraisons de GNL au terminal de regazification de Rabaska. Un accord préalable pour le chargement des 100% des capacités de production a été récemment signé par une filiale du monopole russe du gaz: Gazprom Marketing & Trading USA. Gazprom voudrait obtenir en perspective une part considérable dans le capital social de Rabaska.

La rupture de ces ententes priverait Gazprom de l'espoir d'accéder prochainement au marché nord-américain, fait remarquer Ivan Andrievski, partenaire de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsiï.

L'analyste du groupe d'investissement Kapital Vitali Krioukov partage cet avis: "Gazprom envisageait de livrer des volumes importants de GNL justement sur le marché d'Amérique du Nord, c'est pourquoi ces déclarations constituent, dans l'ensemble, une tendance regrettable pour le holding, car elles peuvent entraver considérablement l'arrivée de la compagnie sur ce nouveau marché", estime l'expert.
"Si d'autres pays prennent des décisions analogues, cela se répercutera négativement sur le développement de Gazprom en tant que compagnie énergétique globale", indique Vitali Krioukov.
De l'avis unanime des experts, la déclaration de Stephen Harper n'est pas inspirée par des motifs économiques, et se fonde sur des considérations purement politiques.

"Le Canada est le principal partenaire économique, commercial et politique des Etats-Unis, c'est pourquoi, compte tenu des critiques acerbes adressées par Washington à Moscou, Ottawa ne pouvait pas rester muet. Cependant, cela ne signifie pas que les choses iront jusqu'à la rupture des rapports énergétiques", estime Ivan Andrievski.
Espèrons le...Il y a de l'eau dans la gaz!
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Selon Vedomosti/Kommersant, la guerre en Ossétie du Sud s'est soldée, pour la Russie, par une détérioration des rapports avec l'Occident, tout au moins au niveau de l'OTAN.
Certains experts estiment que la Russie pourrait prendre des mesures de rétorsion.

Cependant, d'autres voix retentissent dans la capitale russe, invitant à s'abstenir de toute réaction brusque.
A ce titre, l'initiative appartient à l'OTAN: la première annulation a concerné les exercices FRUKUS qui devaient être effectués dans le Pacifique avec la participation des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie.

Ensuite, les Etats-Unis ont renoncé à la participation de la Russie à l'opération antiterroriste commune Active Endeavour prévue pour août-septembre. La Russie a fait un geste réciproque: elle a refusé de participer aux exercices annuels Open Spirit.
La coopération entre la Russie et l'OTAN sera réduite au maximum, a déclaré Vladimir Evseïev, chercheur à l'Institut d'économie mondiale et de relations internationales de l'Académie russe des sciences.

Seul le travail commun concernant l'Afghanistan sera probablement maintenu.
La détérioration des rapports avec les Etats-Unis remettra en cause les contacts militaires de la Russie avec les plus proches alliés des Américains: le Japon, l'Australie et la Corée du Sud.

En outre, les autorités russes pourraient restreindre l'activité du Bureau d'information de l'OTAN à Moscou.
La Russie sera tentée de prendre la pose de celui qui a été injustement offensé et de claquer la porte, mais l'arrêt de la coopération avec l'OTAN serait une erreur, lit-on dans le quotidien Vedomosti.
Si elle applique une politique responsable en Ossétie du Sud, la Russie ne fournira aucun argument aux partisans de son isolement, résume le journal.

Il faut le savoir, une dure bataille est en cours au Kremlin, à propos de la Géorgie.
Entre ceux qui veulent "terminer le travail" et la bande de bureaucrates milliardaires qui n'ont aucun intérêt à tout ça. "La Bourse s'effondre, leur faisant perdre des millions", déclare un analyste cité dans le Figaro. Et c'est tout ce qu'ils voient: la Géorgie, l'Ossétie, ils s'en foutent pas mal....

En outre, pour ce qui concerne Gazprom n'oublions pas que l’ancien chancelier allemand Schroeder, est devenu du jour au lendemain conseiller de cette entreprise, la plus florissante d’Eurasie.
Et qu'il est chargé pour une rémunération de deux millions d’euros de conseiller les travaux de construction de l’oléoduc baltique.
D'un autre côté, il faut bien voir que ni le pétrole ni le gaz ne sont l'enjeu principal...
Ce qui inquiète le plus le gouvernement de Russie c'est de se retrouver encerclée par l'Otan.
Et dans ce contexte le rôle du Premier ministre Vladimir Poutine est déterminant...
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Mais qui est Vladimir Poutine?
Un oligarque?
Certes. "Sa fille vient d’acheter pour la modique somme de 18 millions d’euros l’appartement du plus célèbre oligarque de la télévision française.
Son propre patrimoine est estimé à trente milliards d’euros. Poutine s’est assis de la table du KGB à celle des oligarques, et ceux-ci lui ont prudemment laissé de la place(alors que le peuple russe a connu un déficit démographique de 20 millions d’hommes, de femmes et d'enfants." Source: http://www.philipperanda.com/
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Un patriote russe?
Aussi. En tout cas, jusqu'à présent tout le laisse présumer.
Alors qui l'emportera?
Les forces de la renaissance patriotique russe, ou la mafia compradore qui a tirée son immense fortune en vendant la richesse russe à l'encan?
Comme l'écrit Alexandre Douguine, porte-parole du Mouvement eurasiste international: "notre élite est encore irresponsable. Le réseau des agents de l’Occident s’étend dans tout l’appareil d’État de la Russie. Poutine n’a pas fait de purges sérieuses. Cela peut nuire à notre nation. Ainsi est-ce dans un moment comme maintenant que nous pouvons déterminer qui est des nôtres et qui ne l’est pas !"
La guerre ou la soumission.
félix le Chat

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