mercredi 11 novembre 2009

Le Chemin des Dames.



Clio est une ironiste. Qui dit toujours la vérité. Plus exactement, elle trahit souvent le mensonge légal en désignant les évènements par un nom qui révèle le contenu caché des choses.
Que cette hécatombe inaugurale de jeunes hommes, français et allemands, dans son plus célèbre théâtre des opérations, se perpétua au lieu dit Le chemin des Dames, pourrait paraître simplement une poétique contingence du destin.
Ce serait un peu court, mesdames !
Il fallait bien que jeunesse mâle trépasse, puisque mourir fut ce chemin, hérissé de barbelés et de baïonnettes, qui menait à la riante clairière de votre « émancipation. »
Ce qu'il y a de regrettable dans la guerre c'est que les femmes ne s'y font pas tuer, disait déjà le misogyne jeune poilu Montherlant.

Or donc, notre vieux pays fut mis à feu et à sang, la fine fleur de sa jeunesse mâle hachée comme chair à canon.  Les maitres d'oeuvre  furent ces galonnards aussi vaniteux qu’incapables, eux-mêmes domestiques à gages des « usiniers »,  des combinards, des profiteurs de guerre, des embusqués de l'arrière.
Au Chemin des Dames, l'offensive du boucher Nivelle fit 281 000 morts en seulement quarante jours. Soit  90% de perte !
Au total , pour le Vieux Continent, quand les massacres cesseront, on dénombrera plus de DIX MILLIONS de morts et VINGT MILLIONS de mutilés.
Dont un million quatre cent milles français. 
Chaque jour que Dieu faisait plus de 1.000 jeunes français tombaient, et cela pendant quatre ans. Le plus petit village, avec son clocher, possède son monument aux morts au fronton duquel se déclinent les noms de nos aïeuls, nos propres noms.

La bourgeoisie française a réglé son vieux compte historique avec les ouvriers, les artisans et les paysans, le vieux peuple révolutionnaire qui en 1793, 1848, 1871, a tenté de lui ravir son pouvoir. Par la même occasion, elle en finit avec les rejetons des vieilles familles catholiques de la ci-devant noblesse.
Le peuple véritable connut une telle saignée qu’il ne s’en relèvera jamais.

Cette boucherie, dont aucun mot si fort soit-il ne rendra compte de la catastrophique signification, historique et métaphysique, ouvrit sur une époque inédite et une humanité nouvelle.
Le centre de gravité de l’Histoire se déplaça irrémédiablement. Le capitalisme qui, par les profits de guerre planta ses fondations dans les charniers, fondera définitivement son assise dans la pourriture même.
Triomphe de la Finance et du Maître de la Finance.
Le vingtième siècle pouvait commencer.

La deuxième guerre, issue de capitalisme putréfiée, tout à fait inéluctable après l'ignoble traité de Versailles, avec ses camps de concentration, ses pelotons d'exécution, ses bombes atomiques, mettra un terme définitif au règne de la Raison et à son seul véhicule : le mâle blanc.
Celui ci devint un Spectre sans substance. mais comme "la nature a horreur du vide", il fallait que se dressât un nouveau Sceptre, car « l'être sort du Néant comme une verge qui se dresse » dixit Jean-Sol Partre.

Un mâle somptueux, suprêmement doté par la nature, fut ramené de sa jungle peuplée de zébus et de boas, où ses dieux l'ont fait naître, pour être précipité sur l'asphalte-jungle du cloaque des villes; là, vanté, fêté, encagoulé, il devint le suprême Homo-prognathus,  le nouvel apollon des belvédères, chéri de ces dames.
La rencontre de ces deux espèces était prévue depuis toujours dans les plans de la Nature; témoins leurs affinités électives : la danse, ou plus exactement le remplacement de la Danse, qui est art, par le Dandinement, prélude aux copulations, les bijoux, la pensée magique, le ballon rond, etc.

L’antique subordination du principe féminin à la Virilité, sera remplacé par la parité du tronc phallique avec l'exubérance végétale.
Il ne reste plus qu’à tirer l'échelle, l'Histoire ne fut qu'un accident bref.
La possibilité tragique de la conscience avec sa potentialité divine s'est produite afin que d'échouer, et d'être extirpée une fois pour toute de la surface de c'te planète.

Le sentiment d'une effroyable régression n'est plus porté aujourd'hui que par quelques maudits.
Avec eux disparaîtront les derniers regrets.
Telle fut, à vue d’aigle, la trouée ouverte par ce Chemin des Dames, la grande Épilation, le Maillot Universel, après éradication des Poilus par la Faucheuse esthéticienne,


11 commentaires:

Antan a dit…

Mais tout ça continue, les soldats français sont envoyés en terres étrangères pour des conflits étrangers.
Les pertes sont moindres mais elles existent et persisteront par les faits de nos va-t-en-guerre.
De l'expérience du passé, le respect de la vie humaine n'est plus.

Danny a dit…

" Le vingtième siècle pouvait commencer ", mais pas avant d'avoir écrabouillé les Conseils révolutionnaires, émanations de la décomposition de la guerre.

Entre 1917 et 1921, de Strasbourg à Iékatérinoslav, une offensive sans précédent change aussi l'époque. Des pauvres nouveaux, inconnus au bataillon du passé, apostrophent maintenant l'histoire. Au-dessus des frontières d'Etat vacillantes, mais sans leur donner le coup de grâce, ils s'organisent partout tout seuls. Leur Conseils, qui n'ont d'autre modèles qu'eux-mêmes, jaillissent partout comme autant de questions impératives. Les voilà hagards et menaçants, arrivés comme la foudre sur les canons que l'ennemi n'a pas eu le temps de charger. Mais que font-ils ? Ils s'assoient, ils discutent, ils boivent, ils implorent le ciel, ils se posent mille questions sans y répondre, ils se disputent comme des enfants, ils ignorent la menace de la sanglante répression. Au pas cadencé des bolcheviques la contre-révolution arrive, tirant sa vigueur de celle de la rue. Elle est toute marxiste, c'est-à-dire ennemie de Marx et ennemie de la spontanéité révolutionnaire. Les bolcheviques s'imposent comme les policiers de l'esprit qui confisquent le débat/la dispute pour leur profit exclusif et comme liquidateurs déterminés de la révolution, récupérateurs. Et avec eux, la terreur.

On connaît la suite...

Après des générations d'hébétude et de stupeur, d'oubli de l'histoire et sa déchéance vers l'information quotidienne, de barbarisation des pauvres, la situation de révolte dans le monde nous exhorte à construire de nouveau, avec des pauvres et des moins pauvres, nouveaux, inconnus au bataillon du passé. Il n'y a pas d'autre voie, hormis le suicide.

Et je suis très fatigué...

Antoine a dit…

"Un mâle somptueux, suprêmement doté par la nature, fut redescendu de ses cocotiers, enlevé à sa jungle peuplés de zébus et de boas "dévorés des punaises", où ses dieux l'ont fait naître, pour être précipité sur l'asphalte-jungle du cloaque des villes, métamorphosé en prognathus à cagoule, l'Apollon des belvédères."

Vous oubliez l'intellect, qualité éminemment virile et masculine, jadis fort recherchée par la femelle et dont "prognathus" est, en moyenne, fort peu pourvu.
Comme pour tout nouveau produit, il a donc fallu accompagner sa mise sur le marché d'un marketing agressif afin qu'il soit adopté par la ménagère comme le reproducteur idéal.

esprit-i-monde a dit…

Excellente synthèse... du processus d’asservissement contrôlée de la nouvelle ruche.

Anonyme a dit…

Nivelle: His promotion to the highest command level in the French Army came about in large part from his talents of persuasion with French and British political leaders, aided by his pronounced fluency in the English language.

Anonyme a dit…

antoine votre commentaire excellent ! nouveau produit mise en marketing , hallucinant mais tellement évident . les humains du peuple ne sont que de la marchandise a faire de l''argent le métissage encore un avantage pour le capital . certainement plus facile a exploité que nous autres une vielle culture .

zig

Antoine a dit…

Merci Zig.
Mon message était principalement destiné à l'abbé car ça me désole de le voir parer le "prognathus" de toutes les vertus alors que je suis convaincu qu'il sait que le métissage est contre nature.
Il y a quelques dizaines d'années encore, les européennes, dans leur immense majorité, le rejetaient d'instinct, car la qualité globale d'un reproducteur se juge aussi et surtout a la qualité de la progéniture résultant de l'accouplement.
Or quelle femme accepterait spontanément que ses enfants soient dépourvus de certaines qualités?
Il a donc salement fallu les travailler au corps pour qu'elles acceptent d'enfanter ça:
http://bayimg.com/gaKNEAADo
(je parle de la créature sur la gauche, bien sûr)
ou encore ça:
http://bayimg.com/GAKNGaADo
On ne peut pas bafouer impunément les lois de la nature, celle ci finit par reprendre ses droits. On finira donc bien par sortir de l'impasse, d'une manière ou d'un autre.
Alors, "chin up", l'abbé.

Antan a dit…

Mysoginie à part, comme le chantait Brassens, elles ont encore le culot de nous mettre au monde pour nous entendre leur en faire part.
En plus, nous avons peut être un père qu'elles ne connaissaient même pas.
Ni nous non plus d'ailleurs.
Y a de quoi, franchement !

esprit-i-monde a dit…

Un jour viendra où vous verrez si clair, que de fermer vos paupières sera peine perdue.
Bien à vous... tous.

Nocif

MG 42 a dit…

14 18: notre shoah a nous !!

AC a dit…

Toujours aussi bon, l'abbé. Pas influençable pour un sou, pour être capable de continuer à écrire d'aussi belle manière. Et pourtant on le croirait influençable.
Bravo et bonne continuation. La vérité non seulement se laisse trouver, mais ne se laisse pas oublier. Elle est toujours dans vos écrits.